Il est facile de penser que je passe le plus clair de ma semaine à fabriquer et à expédier des modèles anatomiquement exacts dans le monde entier. En réalité, cela ne représente que 10 % de mon temps. 20 % si je développe de nouveaux modèles. Le reste est occupé par…
La recherche et la mise à jour de mes connaissances scientifiques
Mon travail consiste à faire de la médiation entre l’académie, la recherche fondamentale et les milieux de pratique. Cela signifie que j’essaie d’être à jour au niveau médical et anatomique. Mais aussi en sciences sociales et en analyse critique. Tout en gardant un pied dans la pratique d’éducation à la sexualité. En gros je passe d’une dissection cadavérique à un atelier anti-oppression, à une formation sur l’hormonothérapie, avec une escale dans une manifestation pour les droits des personnes 2SLGBTQIA +
Des conférences en ligne ou en personne
TOUTES les conférences. Parce que c’est là que j’entre en contact avec les professionnel.le.s et que je peux entendre leurs besoins, leurs innovations, leurs passions. Toutes les collaborations de SEX-ED + commencent dans une conférence.
Connecter les gens et les milieux
Je me déplace beaucoup. J’ai un pied dans le monde francophone et un pied dans le monde anglophone. Je parle à des centaines de personnes face à face. Ce qui signifie que je peux mettre en contact ceux et celles qui ne se connaissent pas encore mais qui le devraient. Je joue les entremetteuses et assiste au développement de nouvelles relations professionnelles.
La recherche, la lecture et l’écriture
– malheureusement pas assez – parce que c’est le privilège de ceuzes qui ont un salaire et qui n’ont pas à faire des pieds et des mains pour arriver à boucler les fins de mois. Si vous m’avez connue avant SEX-ED +, vous savez que j’ai passé énormément de temps à lire, traduire et rendre les concepts et les actions du mouvement pour la justice reproductive accessibles aux communautés francophones.
Dernièrement, j’ai participé au comité de la World Association for Sexual Health qui a travaillé sur une définition du concept de justice sexuelle. Je n’ai pas pu m’engager autant que je l’aurais voulu mais vous pouvez consulter la version finale, le comité a fait un travail remarquable.
Essayer de rester en phase avec mes valeurs politiques.
Toujours. Inclusion. Accessibilité. Respect des droits. Redonner aux communautés.
Du mentorat et de l’accompagnement
Qu’il s’agisse d’un.e journaliste qui a besoin d’informations générales et d’être orienté.e dans la bonne direction. Ou de personnes qui ont un nouveau projet et qui ont besoin de conseils et d’orientation. Ou simplement des collègues qui visitent Montréal et veulent prendre un café comme le projet Papaya l’a fait cette semaine. On travaille dans l’humain. Il est important de prendre soin les un.e.s des autres et de collaborer.
Cet aperçu vous donne une idée d’à quoi ressemblent mes semaines. J’ai une job extraordinaire. Qui exige des compétences et de la flexibilité pour naviguer dans tous ces domaines de compétence sans être spécialisée dans aucun d’entre eux. Mais qui permet de se faire des amis et des collègues fantastiques en cours de route. Et de faire avancer la cause de la santé sexuelle et du respect des droits.
Le problème est – évidemment, il y a un problème – Tout cela n’est pas financé. Seul 10 % de mon temps est « bankable ». Tout le reste est bénévole. Important. Mais bénévole. Et pour être honnête, je ne sais pas combien de temps je vais être en mesure de continuer. Financièrement les temps commencent à être durs.
Les commentaires sont fermés.