Même lorsqu’on a les meilleures intentions du monde, il arrive que nos contenus et nos façons d’enseigner l’éducation à la sexualité ne soient pas inclusifs de toutes les réalités, expériences et identités.
Pour s’améliorer, il est important d’ÉCOUTER la parole des récipiendaires de l’éducation à la sexualité et de comprendre comment elles et ils peuvent être affectés.
Les contenus qui suivent sont inspirés de “Here’s Your Anatomy…Good Luck”: Transgender Individuals in Cisnormative Sex Education par Steven Hobaica, Kyle Schofield & Paul Kwon, paru dans le American Journal of Sexuality Education en 2019. Cet article explore comment des jeunes personnes trans ont vécu leur expérience d’éducation à la sexualité cisnormative, comment cela les a affecté.e.s et ils et elles proposent des suggestions pour améliorer les curricula. ON PEUT FAIRE MIEUX QUE ÇA!
PUBERTÉ
La puberté est une période complexe pendant laquelle les corps se transforment. Ce qui peut être excitant, épeurant, surprenant voire carrément traumatisant. Quand l’éducation à la sexualité se limite à mentionner que « les gars ont des érections » et « les filles ont des menstruations », elle passe à coté d’une foule d’informations importantes liées aux corps, à l’image corporelle, à l’identité de genre, à la non binarité des sexes et des genres, etc. Les éducateurs et éducatrices à la sexualité doivent aborder les changements corporels et leurs impacts potentiels pour toutes les personnes, qu’elles soient cisgenres, transgenres, non binaires ou intersexes, afin d’accompagner au mieux les jeunes dans cette période. ON PEUT FAIRE MIEUX QUE ÇA!
BINARITÉ
On aime vraiment ça quand les choses « fittent » nettement dans des boites. Et c’est correct lorsqu’on parle d’organisation de placards. Mais lorsque le sujet est le sexe, le genre et les organes génitaux, les choses sont définitivement plus compliquées que « cochez la case M ou F ». Le sexe, comme le genre ne sont pas binaires. Et du coté des organes génitaux, il existe un joyeux foutoir de possibilités qu’il convient de célébrer; il y a les intacts, les circoncis, les mutilés, les croches, les qui ont donné naissance, les qui se transforment peu à peu avec les hormones, les qui ont été remodelés, les qui bandent plus, les qui ont toujours refusé de rentrer dans des catégories définies…Ce serait dommage de rater l’occasion d’aborder le sujet, sachant qu’il est certain que cette diversité est bien présente dans l’assistance, et qu’il y a de fortes chances pour que les jeunes la rencontrent dans leur parcours intime. C,est une bonne façon de contribuer à rendre le monde plus bienveillant, pour tous et toutes. ON PEUT FAIRE MIEUX QUE ÇA!
HONTE ET TABOU
L’éducation à la sexualité prend plein de formes et peut être enseignée par un tas de personnes différentes (famille, infirmière scolaire, prof, intervenant.e externe)…Quel que soit le contexte, jamais les pédagogues ne devraient transmettre des notions de honte ou de tabou. Les corps, les désirs et les expressions sexuelles sont des choses qui nous accompagnent tous et toutes au long de notre vie et il n’y a rien de honteux à cela.
Si pour une quelconque raison quelqu’un.e n’est pas à l’aise avec les contenus des curricula d’éducation à la sexualité, cette personne devrait faire appel à une ressource externe afin que les jeunes puissent avoir accès à un contenu complet, inclusif et de qualité. ON PEUT FAIRE MIEUX QUE ÇA!
HETERONORMATIVITÉ
Le sexe, ça se combine à l’infini. Lorsque l’éducation à la sexualité se limite à « un pénis entre dans un vagin », elle échoue à donner des informations sur d’autres activités telles que la masturbation, le pelotage, le frottage, le doigtage, le sexe oral, anal etc. Elle rate une occasion de parler des multiples interactions qui peuvent donner du plaisir, et d’aborder les notions de sexe plus sécuritaire et de consentement dans le cadre de ces activités. ON PEUT FAIRE MIEUX QUE ÇA!
LGBTQ STIGMA
La représentativité, c’est important! Passer sous silence certaines identités sexuelles ou de genre, c’est enlever des options et des possibles aux jeunes qui sont en train de se découvrir et de façonner leurs identités. ON PEUT FAIRE MIEUX QUE ÇA!
INVISIBILISATION DES RÉALITÉS TRANS
Personne n’existe dans un monde en vase clos. On a toutes et tous besoin de se projeter dans l’avenir, d’avoir des modèles qui nous ressemblent et qui nous montrent ce qui est possible. Lorsque notre réalité est tue, cachée, qu’elle n’est représentée nulle part, ou alors seulement négativement, comment est-il possible d’imaginer le futur. La représentativité est importante. ON PEUT FAIRE MIEUX QUE ÇA!
PLAISIR
Il y a une multitude de raisons de s’engager dans une activité sensuelle/sexuelle, selon les contextes. Mais cela devrait être un impératif pour ceux et celles qui transmettent des contenus d’éducation à la sexualité de parler de PLAISIR. Pas seulement d’absence de douleur, mais de plaisir, d’exultation, de joie, de fun, de rire. Pour toutes les personnes impliquées, quels que soient leur corps et leurs organes génitaux. Parce que…juste parce que c’est ce à quoi on devrait aspirer dans le cadre d’une intimité consensuelle, point. ON PEUT FAIRE MIEUX QUE ÇA!
LES FILLES D’UN BORD, LES GARÇONS DE L’AUTRE
Ça peut avoir l’air d’une bonne idée de séparer la classe selon le genre ou le handicap lors des activités d’éducation à la sexualité afin de procurer aux jeunes des espaces plus accueillants et adaptés à leurs besoins. Mais si on écoute ce qu’en pensent les jeunes, c’est une toute autre histoire. Personne ne veut avoir un traitement différencié dans ce contexte, et les gens sont souvent intéressés à connaitre les anatomies et les réalités des personnes qui ont un corps différent des leurs. OH, et aussi: le genre n’est pas binaire. ON PEUT FAIRE MIEUX QUE ÇA!
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