SEX-ED + : un projet issu de la recherche en sciences sociales
Une des méconceptions les plus communes au sujet de SEX-ED + est que c’est un projet artistique, qui s’est mis au service de l’éducation à la sexualité. Rien n’est plus faux! SEX-ED + est un projet qui découle directement d’une recherche partenariale entre une université et un organisme à but non lucratif. L’objectif de cette recherche était de faire émerger des pratiques et des principes qui contribueraient à une éducation à la sexualité anti-oppressive.
Pour une éducation à la sexualité positive, inclusive et émancipatrice
Dans la cadre de cette recherche, nous avons examiné plusieurs publications qui mettaient de l’avant la parole des jeunes qui ont reçu de l’éducation à la sexualité afin de mieux identifier les impacts que cela a eu sur eux/elles, et de dégager des pistes pour améliorer les pratiques sur le terrain – et par le fait même notre impact.
L’objectif de cette recherche partenariale entre milieux de pratique et académique était double:
- faire émerger de nouvelles connaissances
- contribuer au changement social via l’amélioration des pratiques d’éducation à la sexualité
La recherche comme moteur de changement social (?)
La recherche est parue en aout 2018, suivie peu de temps après par une synthèse vulgarisée par l’organisme partenaire, destinée aux milieux de pratique. Dans ces documents sont énoncés 8 principes directeurs:
- Les jeunes ont le droit de recevoir des informations de qualité qui tiennent compte de leurs différentes réalités.
- Les besoins des jeunes en matière de sexualité exigent de développer des contenus diversifiés qui abordent tous les types de sexualités, afin de leur permettre d’identifier leurs désirs et de les accompagner dans leurs découvertes de soi et des autres.
- « Par et pour les jeunes », un principe phare à appliquer en éducation à la sexualité
- Les pédagogues doivent être informé.e.s des meilleures connaissances et pratiques en matière de sexualité et doivent agir de façon proactive et égalitaire.
- Des outils pédagogiques représentant la diversité et adaptés aux différentes capacité doivent être utilisés
- Au delà des tabous concernant la sexualité, le rôle d’ouverture des pédagogues est primordial
- Un environnement sécuritaire doit être visé afin de favoriser des apprentissages optimaux dans le domaine de l’éducation à la sexualité
- L’éducation à la sexualité doit être partie intégrante d’un projet global d’émancipation collective et de justice sociale ancré dans la dignité des êtres humains et des droits de la personne.
Une fois ces principes énoncés, et la recherche publiée, que s’est-il passé?
Certaines recommandations ont pu être mises de l’avant au sein d’une coalition. Mais les contraintes liées à nos milieux professionnels respectifs ont embarqué. Les chercheuses ont travaillé sur d’autres projets. Les bénévoles ont cherché des contrats rémunérés. L’organisme a continué à survivre à coup de subventions par projets qui orientent en partie ses activités.
Et certaines de nos belles recommandations, fruit de plusieurs années de travail, étaient vouées à prendre la poussière sur une tablette. Comme beaucoup d’autres avant elles.
Transférer les connaissances, matérialiser les recommandations
Après une quinzaine d’années à travailler à cheval entre la recherche et les milieux de défense des droits, j’ai eu l’impression d’avoir joué trop de fois dans la même scène du même film. Et à un moment, une femme se tanne. Tant qu’à travailler pour un salaire qui nous garde en dessous du seuil de pauvreté, on peut-tu au moins avoir la satisfaction de contribuer au changement social?
Il y avait une recherche solide. Des recommandations pertinentes. Il ne « restait plus qu’à » les faire exister sur le terrain. C’est là que l’aventure SEX-ED + a commencé…
LA SUITE LA PROCHAINE FOIS…
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