Les enseignant.e.s interpellent Philippe Couillard. Ils et elles demandent les moyens nécessaires pour que l’ implantation de l’éducation sexuelle à l’école se fasse dans de bonnes conditions. Il ne suffit pas de décider de remettre le programme en place : les milieux de pratique demandent à être consultés, à avoir les outils et les formations nécessaires pour remplir cette tâche, et surtout des fonds et du personnel en nombre suffisant pour offrir ces 15 heures de cours supplémentaires.
Enseigner l’éducation sexuelle, ce n’ est pas seulement parler d’ ovule et de spermatozoïdes. C’est être capable de parler de sexualité sans gêne et sans tabou. C’est avoir appris à déconstruire ses propres préjugés afin d’accompagner et de rejoindre les personnes en face de nous là où elles sont, sans les juger ni les stigmatiser. C’est avoir un recul critique et une compréhension de comment les contextes socio-politiques dans lesquels évoluent les personnes et les communautés ont un impact sur les corps, les relations, la désirabilité, l ‘accès aux soins et aux ressources, la violence de genre, etc. C’est être capable de reconnaitre les jeunes en face de nous comme des sujets sexuels légitimes et non pas comme des personnes inaptes à prendre les meilleures décisions dans le contexte qui est le leur ou de potentielles victimes. Avec l’enseignement de l’ educ-sex vient la responsabilité de transmettre des contenus qui tiennent compte de la diversité des identités, des vécus et des expériences, sans les hiérarchiser. Cela demande des connaissances, mais aussi un savoir faire et un savoir être qui ne s’ improvisent pas.
Donnons nous les moyens d’ offrir à nos jeunes l’ éducation sexuelle dont ils et elles ont besoin. L’actualité nous montre chaque jours l’étendue des besoins en la matière. Nos jeunes méritent mieux qu’ une mesure en demi-teinte à saveur d’année électorale.
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